Vous vous rappelez peut-être la lettre ouverte au ministre de la santé publié ici par les les professionnels de l'IME Seguin pour protester contre les coupes budgétaires incessantes. Pour l'instant, l'appel est resté lettre morte auprès les autorités. Certes, dans une société évoluée en période de crise, il peut sembler plus urgent d'engraisser les anciens ministres en disponibilité que d'aider les jeunes souffrant de troubles du comportement.

Rappelons pourtant que les Instituts Médico-Éducatifs sont pour de nombreux enfants et adolescents confrontés à la maladie mentale, le dernier recours.

E.M.

Communiqué de presse

Une circulaire récente (n°DGS/C/DSS/2011/120 du 22 mars 2011) émise conjointement par le « ministère des solidarités et de la cohésion sociale » (le si bien nommé !) et le ministère du budget vient rappeler à l'ordre les Agences Régionales de Santé qui auraient été un peu trop « laxistes » lors du dernier exercice et leur demander de mieux maîtriser la tarification des établissements et services médico-sociaux financés par l'assurance maladie. En pointant un certain nombre de mécanismes et de « niches budgétaires » qui favorisent la rétention d'argent public par les associations et les établissements qu'elles gèrent, il s'agit pour ces ministères d'enjoindre les ARS de resserrer les mailles du filet, et d'aller ainsi plus loin dans le sens de la réduction du déficit du budget de l'état.

Seulement voilà, on oublie que derrière toutes ces circulaires et ces arrêtés plein de bon sens gestionnaire, il y a des personnes !!!

...et notamment celles que nous accompagnons au quotidien à l'IME Edouard Seguin, à Lyon, dans le 3ème arrondissement ! Il s'agit en l'occurrence d'enfants et d'adolescents porteurs d'une déficience intellectuelle avec des troubles associés (d'ordre psychotique par exemple).

Nous, professionnels travaillant au sein de l'IME Seguin, protestons contre cette politique des budgets « contraints »  qui voudrait qu'on parte d'une enveloppe budgétaire et qu'on « fasse avec », sans tenir compte des besoins réels des enfants qu'on accompagne, alors que ces besoins ont déjà été sous-évalués depuis des années. 

Et tant pis si  leurs trajets entre l'IME et leur domicile se déroule dans des conditions infernales pour eux ! Tant pis si  l'établissement est progressivement amené à embaucher des gens moins formés pour s'occuper d'eux ! Tant pis si …

Nous nous inquiétons du mouvement dans lequel nous sommes engagés. L'état et ses représentants perdent de vue l'intérêt des usagers en se focalisant sur la seule question budgétaire. A quoi bon voter des lois « pour l'égalité des chances », ou pour garantir les droits des usagers quand dans le même temps, l'état se désengage de toute part? A quoi bon mener le grand chantier de la qualité au sein de nos établissements, éditer par le biais de l'ANESM de forts intéressants documents sur l'accompagnement des personnes autistes, l'éthique ou la bientraitance quand tout dans le processus en cours participe à perpétuer la maltraitance de notre société vis à vis des plus faibles d'entre nous ?

Nous l'affirmons avec l'ANESM :

« La bien-traitance des plus vulnérables d'entre les siens est l'enjeu d'une société toute entière, un enjeu d'humanité. » 

Non aux réductions de budget dans le médico-social ! Donnons aux personnes handicapées une vraie chance d'inclusion dans notre société !

Les professionnels de l'IME Seguin

Revival western au Pakistan

Barack est un cow-boy. Depuis la semaine dernière. Il a gagné le duel dans la rue principale. Et quand il a dit, bien face à la caméra, Justice has been done, il a gagné en prime l'assentiment des spectateurs, qui, de joie, ont balancé tout son pop-corn sur les instituts de sondages.

Justice has been done.

Ça veut dire quoi, justice has been done ? Ça ne veut pas dire "justice est faite". Ça veut dire "cette réplique a été écrite pour Chuck Norris".

Parce que soit les barbouzes d'Obama étaient en état de légitime défense, et alors il n'y a rien à dire (ni justice ni rien, ça s'est passé comme ça, c'est tout), ou alors ils ont procédé à une exécution sommaire, et alors c'est un déni de justice pur et simple, et Obama, en les appliquant lui-même, approuve de fait les méthodes terroristes.

Dramaturges de l'avenir, il y a un rôle shakespearien à écrire sur Obama.

Je ne veux pas croire qu'un homme comme lui, prix Nobel de la paix et contradiction vivante des clichés sur l'américain moyen, ait décidé de tuer un homme de sang froid dans le seul but de se faire réélire. C'est trop simple. Et trop déprimant.

Il y a dû y avoir une minute psychologique intense, à la Maison Blanche. Il y a dû y avoir des aller-retours à l'armoire à pharmacie. Des tours et des tours dans les draps, pour trouver la bonne position. Et puis cette pensée, obsessionnelle : je vais tuer un homme. Je vais tuer un homme, ou alors je laisserai mon siège à une brute fasciste, et l'homme de la rue, l'Américain moyen, le citoyen défavorisé que j'aidais lorsque j'étais travailleur social, à qui j'ai tenté d'offrir une couverture santé, sera à nouveau bafoué et humilié. 

Visiblement, cher Barack, tu as choisi de te salir les mains, de perdre ton âme pour faire le bien, dans un geste télégénique à souhait. Et tu avais tes raisons. Et même pour sortir cette phrase hollywoodienne du plus mauvais goût, et complaire à un public de nationalistes chrétiens bouffeurs de Big Macs et amis du talion, tu avais tes raisons. Et je ne vais pas pleurer sur le sort d'un intégriste monothéiste sanguinaire. N'empêche, quand tu parles de justice, j'ai comme l'impression que tu insultes mon intelligence d'Européen de gauche ayant fait des études  et ami de l'égalité devant la justice.

P.S.

Vendredi matin, affligé devant la couverture du Point : Obama y est représenté arborant le plus marketing de ses sourires, devant le drapeau américain. Au-dessus d'eux, le slogan "America is back". Le slogan de Reagan, symbole d'une Amérique sûre d'elle et dominatrice, engagée dans une guerre de valeurs où tous les coups sont permis. Une Amérique cow-boy.

Tu l'as cherché, Barack...

Dr Stro