Mes bagages sont ficelés.
… Ah !
Une dernière chose…
… Vous ai-je dit que je vous aime,
Mes amours, mes amis ?
Et les autres…
je vous pardonne.
Ce n’est pas votre faute
Si vous êtes des teignes,
C’est la nature qui vous a ainsi faits.
… Et puis je n’étais pas si parfaite,
Alors n’en parlons plus.
Rue de l’éternité, quand on se croisera,
Je nous ferons un croc en os,
Pour se rappeler le bon temps,
Et on mangera la poussière
De c’te bonne vieille Terre
- Elliot ! les doigts dans le nez
Pas ici ! Pas devant Mémé !
… Trop tard je t’ai vu
Dépêchons-nous mes amours,
Mes amis de rire encore une fois,
Autour de ma bière -C’est le cœur serré
…Que je vous quitte.
Je serais bien restée encore un peu
Mais j’ai rendez-vous : j’ai usé la vie
Et mon cœur a déclaré forfait.
- Et toi ! la Marie,
Tu files en beauté, pour l’événement
… à peine boudinée,
Dans ta robe neuve !
Je sais que tu prendras soin de mon homme.
Il ne vaut plus grand-chose d’ailleurs
Mais c’est un brave type.
Ne pleurez pas sur votre misère
C’est planant d’être au trépas
Je ne voudrais pas être impolie
Mais faut qu’on en finisse
Les mouches se brûlent les ailes aux cierges
Et M’sieur le croque-mort s’impatiente,
Il a son p’tit qui vient de naitre
Le repas de Tante Léa vous attend,
Elle aura mis la main à la pâte
… ça carbonise dur dans le four
Vous lui mettrez sur le compte de l’émotion
Et puis y’aura le dessert
Avec quelques bouteilles
Que je vous avais gardées au cas où.
N’oubliez pas les cantiques
Et si vous aviez du plus gai
Un truc à réveiller les morts…
Que c’est beau la musique
Et les fleurs qui demain seront fanées.