Samedi 29 novembre s'est tenu sur Lyon le fameux congrès du fhaine, où se réunissait tout le gratin de l'extrême-droite française, c'est-à-dire un beau pot-pourri qui schlingue.
« Jean-Marine » Le Pen, la petite fille à papa, s'est fait réélire unanimement à la tête du parti de la haine.
En marge de ce congrès était organisée par la Coordination nationale contre l’extrême droite (CONEX), une manifestation dite « offensive » contre le Front National, ainsi que le racisme d’État. La manifestation était aussi soutenue par l'Association des Anciens Combattants. Le lieu de rendez-vous s'est fait place Jean Macé. A peu près 4 000 personnes ont répondu à l'appel. Plusieurs syndicats étaient présents (Solidaires, l'UNEF, la CNT,..), la Ligue des Droits de l'Homme, des partis comme le NPA, EELV, plusieurs élus communistes de la mairie de Vénissieux, ainsi que des partis et mouvements grecs, espagnols, et italiens.... Des sans-papiers étaient également dans le cortège, escortés par le NPA.
Les organisateurs souhaitaient une marche pacifique et non violente (malgré l’appellation « offensive » sur les affiches) afin de proposer des alternatives sociales pour endiguer la montée du FN dans une société qui subit de pleine face une crise économique créée par l'hyper-capitalisme mondialisé. Ils expliquent la montée des partis d'extrême-droite dans toute l'Europe par l'abandon d'une politique sociale européenne claire au détriment des valeurs capitalistes qui créent une concurrence rude parmi les travailleurs européens et applique une politique d'austérité dans de nombreux pays.
Beaucoup de personnes étaient aussi là pour rappeler que Lyon fût historiquement la capitale de la résistance lors de l'occupation et que le congrès du FN à Lyon est tout simplement une ineptie : Lyon la ville de Jean Moulin comme beaucoup aiment rappeler.
Le préfet du Rhône, Jean François Carenco, a tout fait pour empêcher la manifestation d'avoir lieu, propagande, déploiement policier exagéré, fouilles abusives; il est allé jusqu'à faire bloquer les cars des manifestants italiens, parisiens, grenoblois, etc...
C'est grâce à la pression des organisateurs que le préfet a finalement laissé les cars arriver au rassemblement.
La manifestation qui devait initialement débuter à 14h débutera finalement avec une heure de retard. Elle devait passer par la place des Terreaux, repartir en direction de Bellecour et finir devant l'Hôtel-Dieu, là où devaient se dérouler des concerts de soutien et une série de débats.
Pourtant, arrivée à la Guillotière, les choses dégénèrent... Un groupe de 100 à 200 personnes, toutes habillées en noir et cagoulées, commencent à casser les vitrines des banques, assurances, magasins de luxe, macdo.... La police n'attendant qu'une étincelle pour intervenir se met à charger à cœur joie, scindant ainsi la manif' en deux. Certaines images laissent voir des CRS retenant les cortèges tout en laissant passer les casseurs....Une partie se retrouve sur la presqu'île tandis que l'autre reste bloquée sur le pont de la Guillotière.
Côté Bellecour, les Identitaires sont là pour insulter les manifestants et un large dispositif policier est mis en place (avec à l'appui des canons à eau)... le jeu du chat et de la souris commence entre manifestants et forces de l'ordre qui se déploient de partout dans le 1er et 2ème arrondissement.
La manifestation ayant éclatée, une partie des manifestants rentre chez eux, alors que l'autre continue la manif ' jusqu'à Perrache, escortée par une armée de CRS et un hélicoptère de la gendarmerie. Le concert et les débats de fin de manif sont annulés, tout le monde rentre merdiquement chez soi...
Maintenant je vais me lancer dans une critique qui n'engage que moi et vous laisse libre de me répondre pour m'insulter, argumente ou débattre...
L'usage de la force et de la casse était-elle réellement approprié pour cet événement ?
A l'heure où le FN entame une opération médiatique « enfants de cœur » en vue des élections de 2017, était-il intelligent de sortir dans la rue, cagoulé et de tout casser devant les caméras des médias corrompus ? N'est-ce pas le bâton pour se faire battre ?
Ce qui en ressort pour les non-initiés à notre lutte commune contre le fascisme, je pense à la mamie qui va regarder le 20h sur TF1, c'est qu'en marge du congrès du FN, les « gauchos » ont tout cassé : votez Le Pen !.
Pensez-vous vraiment que le « grand public » comprenne le message ??! Avant de faire ce genre d'opération, il faut que les gens comprennent la symbolique de ces actes de destruction, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Aux yeux de l'opinion publique, comme le voulait la manipulation médiatique, les manifestants sont passés pour des casseurs alors qu'un grand nombre de personnes souhaitait une manifestation pacifique et non violente afin de fédérer…
On ne peut pas séduire les gens à nos idées antifascistes en justifiant l'image que nous donnent le préfet, l'extrême droite, et les médias : une bande de dangereux casseurs "anarcho-terroristes"...
Seize interpellations ont eu lieu... Les camarades qui risquent de se retrouver en prison ne seraient-ils pas plus utiles sur le terrain qu'enfermés ?
Outre ces interpellations, je pense également aux petits vieux et les gamins qui se sont fait flash-baller et gazer, j'en ai vu se casser la gueule... Là, personne pour protéger les plus faibles, chacun sa merde.
De plus, pas mal de gamins des quartiers, comme aux manifs d'octobre 2010, ont suivi les casseurs à visages découverts. Généralement ce sont eux qui sont le plus exposés à la répression, ils ne connaissent pas la Caisse de Solidarité et se retrouvent plus facilement devant les tribunaux. D'ailleurs ce sont généralement eux les boucs-émissaires quand il y a de la casse, au grand bonheur électoral du FN.
Que dire également des sans-papiers présents dans la manif' qui se sont retrouvés dans une situation de danger face aux charges des forces de l'ordre ?
Une dernière chose... qui nous dit que derrière la cagoule ne se cache pas un flic qui fout la merde, comme l'on a pu le constater à de nombreuses reprises, pour casser la manifestation ?
Sacha
Portfolio
Photographies de M TROMBONE