Notre auguste président a encore trouvé une bonne occasion pour casser du fonctionnaire : le meurtre supposé de la jeune Laëtitia Perrais dont le principal suspect, Toni Meilhon, était sous contrôle judiciaire. D'où l'urgence présidentielle à fustiger de "graves dysfonctionnements" dans le fonctionnement de la justice. Et d'évoquer immédiatement des sanctions à prendre.
Qu'un fait divers aussi sordide serve au princeps civis de notre belle France à parfaire son image de sauveur d'une nation menacée par son trop grand nombre d'institutrices, rien d'étonnant : il nous avait déjà fait le coup en 2007, au moment du procès de Romain Dupuy, le Robespierre des infirmières paloises. Et puis, bon, tout se vend, y compris la dévastation des familles, on ne va pas le reprocher à l'équipe de Faites entrer l'accusé d'avoir des factures à payer, tout de même !
Sauf que, suite aux propos de notre Vénéré, les magistrats du parquet de Nantes se sont immédiatement mis en grève. Motif : avec 11 agents pour suivre 3000 détenus en conditionnelle, et plusieurs postes de juges d'application des peines non remplacés dans la région, on voit mal comment la réinsertion des récidivistes pourrait être suivie correctement.
Bref, encore une fois, Nicolas 1er nous prouve sa délicatesse et son intelligence politique : par la politique des suppressions de postes, il procède avec brio à la liquidation générale de la République. En l'occurrence, là, il a en plus réussi à faire de la jeune Laëtitia une citoyenne modèle de la Sarkozie, qui ne coûtera pas un sou de chômage à l'Etat, ne réclamera pas sa retraite, ne descendra pas dans la rue.
Et le pire c'est que ses parents, encore sous le choc et parlant de castration à longueur de JT, pourraient bien être appâtés par le programme sécuritaire que Qui-vous-savez ne manquera pas de nous resservir au courant de l'année qui vient...
B.J.A Stroheim