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Les extras du Foutou'Art

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BD CRUCIFIX PARTIE3L

 

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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 10:02

 

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Désobéir et résister!!! oui, mais sans violence, sans dogmatisme, sans prendre la grosse tête, avec une pointe d'humanisme et d'internationalisme. Voici les mots d'ordre de Xavier Renou, fondateur et porte parole du collectif des Désobéissants, qui a bien voulu répondre à nos questions.

 

 

 

Pourrais-tu nous parler des désobéissants, de votre manifeste, vos inspirations? Êtes-vous une association, un parti politique, un syndicat, un collectif informel?

Avez-vous des affinités avec un syndicat ou un parti (mouvement) politique?

 

Nous sommes un collectif altermondialiste qui s'est constitué autour de deux objectifs : D'abord, former le plus de monde possible aux techniques de résistance qui nous semblent les plus efficaces (désobéissance civile, clown activisme, théâtre invisible, stratégie Alinsky, etc.), afin que les gens soient mieux armés pour résister chacun dans leur contexte propre aux injustices qui les frappent. Ensuite, mettre tous les gens formés, et au-delà, les personnes porteuses des mêmes valeurs que nous, celles de notre Manifeste des désobéissants (en gros, la lutte contre les logiques de domination et de profit et leurs conséquences mortifères sur le monde), en relation sur un principe de solidarité active : aujourd'hui, 11 000 personnes sont inscrites sur nos “alertes-actions” et reçoivent à ce titre des appels à l'action que nous initions ou relayons. Chacun est ensuite libre de se joindre à ceux qui s'apprêtent à mener telle ou telle action contre telle ou telle injustice.

 

Nous proposons donc un militantisme à la carte qui permet de réunir les gens qui ont peu de temps et ceux qui en ont beaucoup, les gens qui ne craignent pas de prendre des risques physiques et judiciaires et ceux qui ont plus de peurs mais veulent être utiles aux premiers... et nous ne demandons pas aux gens pour qui ils votent ou s'ils sont dans un parti. Tant qu'ils sont sur les mêmes valeurs (progressistes, écologistes, internationalistes...) que nous, nous les accueillons, nous les aidons. Nous croyons que c'est de cette façon, dans des luttes concrètes, que l'on construira de la convergence idéologique, et non pas à l'avance, en débattant pendant des heures sur des hypothèses hors sol.

 

Dans les faits, nous essayons de constituer un large vivier de militants, et un instrument d'appui aux luttes, avec fichier de presse, caisse de soutien, militants formés, collectif d'avocats engagés, compétences techniques et stratégiques. Notre espoir, c'est de pouvoir dire un jour que nous sommes un mélange de Greenpeace et des syndicats révolutionnaires du début du XXème siècle, avec une petite inspiration venue des internationales ouvrières... Mais nous sommes encore loin de cet objectif !

 

 

Depuis plusieurs années, vous entretenez une sorte de guérilla de communication non-violente contre une cible que l’on a du mal à cerner (société d'armement, centrale nucléaire, centre commercial, etc..). Qui attaquez-vous concrètement et quelles valeurs défendez-vous? Écologique économique, politique?

 

Pour ne pas répéter ce que j'ai dit plus haut, je dirais que ce que nous combattons, c'est l'injustice sous toutes ses formes. Peuimporte d'ailleurs qu'elle concerne une poignée de gens ou tout un peuple, des hommes, des femmes, des arbres ou des animaux. Nous défendons le vivant, l'égalité entre tous, les logiques d'émancipation sociale, sexuelle, intellectuelle, le partage des richesses,la préservation de la nature et des Biens communs, le refus du capitalisme. Nous croyons que les gens qui veulent changer les choses sont nombreux, mais qu'ils souffrent de plusieurs limites : la première, c'est qu'ils veulent tous se convaincre les uns les autres de penser le même chose. Nous partons au contraire de la différence d'opinions pour entreprendre des luttes communes et parier sur une possible convergence à travers elles. La seconde, c'est qu'ils cherchent toujours à faire davantage d'adeptes, comme s'il y avait un nombre magique à atteindre pour rendre possible le changement. Nous croyons au contraire que nous sommes suffisamment de gens porteurs des mêmes valeurs, et des mêmes colères pour l'emporter, à condition de faire en sorte que nous passions à l'acte, que nous entrions en résistance, que nous refusions notre coopération au système économique et politique qui nous opprime. Nous croyons que ce qui nous est réellement nécessaire, ce sont des victoires qui rendront espoir aux révoltés, en faisant reculer le sentiment d'impuissance qui nous freine si souvent. D'où notre choix de nous battre sur tous les terrains de l'injustice, parce que nous ne savons pas à l'avance d'où viendra l'étincelle, la victoire modeste qui convaincra les militants et autres gens en colère de passer massivement à la désobéissance civile.

 

 

Êtes-vous des « adeptes » de la philosophie de l’américain Henry David Thoreau? Qui sont vos « leaders » spirituels ou idéologiques?


Adeptes, c'est beaucoup dire. Disons que nous sommes inspirés par pas mal de figures positives de l'Histoire humaine, des Olympe de Gouges, La Boétie, Thoreau, Gandhi, Martin Luther King ou encore Che Guevara, mais aussi de très nombreux anonymes, héros ordinaires des combats pour la dignité : des pacifistes déserteurs de toutes les guerres, des suffragettes, des activistes de la cause animale, des écowarriors, des pédagogues révolutionnaires, des lanceurs d'alerte, des leaders syndicaux, des avocats des droits de l'Homme, des folles de la place de mai, des jeunes révoltés des printemps arabes, etc.

 

 

Bien que très militants, je retrouve également dans vos actions pas mal de clins d’œil à des mouvements artistiques tels que le surréalisme et le situationnisme. Je me trompe??


Sans doute, sans doute, même s'il est difficile de mettre nos actions dans la même catégorie : les plus visibles s'apparentent à de l'artivisme, à de la « communication guerilla », de l'agit-prop disait-on autrefois. C'est le cas par exemple des actions dans les Castorama pour faire interdire le pesticide roundup. Elles peuvent faire écho aux actions provocatrices des situs, c'est vrai. Mais d'autres relèvent plus de la guérilla non violente classique : les actions des grévistes de Numéricable ou Majorette, celles des opposants aux essais du missile nucléaire M51, ou encore les récents combats anticorrida..

 

 

A Foutou’art, on aime bien les actions dadaïstes bêtes et méchantes comme par exemple les entartages de nos activistes locaux d’Al Qaïtarte, selon toi, ce genre d’actions militantes et burlesques peuvent-elles à la longue créer un véritable rapport de force avec les dominants?


Non, bien sûr, s'il suffisait de ridiculiser nos adversaires pour en finir avec leur pouvoir, ça se saurait ! Mais de telles actions, que nous soutenons et menons à l'occasion, servent à repousser les limites, à radicaliser les militants, à rappeler que nulle autorité n'est inatteignable, et bien sûr à faire passer des messages radicaux. En visant les puissants, nous montrons que nous n'acceptons pas tout de leur monde, de leur propagande, de leurs conventions hypocrites. Bref, ce genre d'action motive et donne envie... de passer à des actions plus radicales, et surtout plus stratégiques, des actions qui visent de manière répétée là où ça fait mal. Sans violence cependant.

 

 

Quels sont les risques que l’on prend lorsqu’on réalise une action de désobéissance civile? T’es-tu déjà retrouvé dans une situation de danger? Te sens-tu surveillé?


Les risques ne sont pas si élevés que cela, en France du moins. C'est l'avantage de vivre dans une pseudo-démocratie : nos gouvernants doivent faire semblant d'être démocrates, ils ne peuvent se permettre de nous réprimer trop brutalement. Nous avons donc des marges que nous sommes fous de ne pas utiliser davantage ! Après plus de 200 actions, je cours toujours, et n'ai été blessé qu'une fois ou deux. J'ai subi 2 ou 3 procès, pas davantage, n'ai pas perdu tellement d'argent (il y aussi la solidarité) et n'ai écopé au pire que d'une peine de prison avec sursis... Quant à la surveillance, oui, elle existe, nous avons été cambriolés par les services secrets, infiltrés par la Direction des Renseignements Militaires, on a trouvé une caméra de l'armée sur un de nos stages, des gendarmes dans la luzerne à nous observer à la jumelle, etc. Mais c'est rassurant : c'est le signe que nos adversaires sont inquiets, donc que nous visons juste... Et cela ne nous a jamais empêché de mener bataille...

 

 

Que penses-tu du mandat de François Hollande, y-a-t-il des évolutions depuis la fin de règne de Sarko?


Il fallait en finir avec Sarko qui était plus brutal et plus dépourvu de scrupules, du fait de son électorat conservateur : il pouvait donc avancer plus vite qu'Hollande, qui sert les mêmes intérêts (ceux des multinationales, de sa classe sociale, de la finance internationale) mais n'a pas les mêmes électeurs. Il doit donc faire un peu semblant, se montrer plus subtil. Et c'est autant de temps de gagné pour organiser la riposte. Et ce temps est précieux, vu l'état des forces sociales...

 

 

Que penses-tu de la montée du Front National, notamment dans la classe ouvrière ? Allez-vous faire une action contre eux?


C'est notre grande peur : le capitalisme, quand il va mal, se tourne en général vers ceux qui lui promettent de remettre chacun à sa place, le dominant en haut et le dominé en bas... On dirait qu'aujourd'hui, toute la classe politique (ou presque) travaille pour préparer et faciliter l'arrivée de Marine Le Pen au pouvoir. Et cette perspective, désormais réaliste, est effrayante. Ces gens-là ne nous laisseront pas de seconde chance, nous devons donc impérativement les arrêter avant qu'il ne soit trop tard, tout en nous préparant au pire, au cas où. Ponctuellement, nous avons mené des actions contre l'extrême droite, comme à Tours, où nos clowns activistes ont défilé juste après des néo-fascistes qui organisaient une marche en centre-ville, avec des poireaux et autres accessoires ridiculisant leurs mots d'ordre identitaires. Nous comptons faire bien plus, tout en continuant par notre démarche de favoriserla résistance de valeurs qui s'opposent frontalement aux fascismes. Nous travaillons aussi à créer de l'unité avec les quartiers populaires, par le biais notamment de nos campagnes pour la Palestine ou contre les violences policières (Copwatching). Et nous essayons de lutter à notre niveau contre le confusionnisme idéologique entretenu par des gens comme Dieudonné, Soral et autres, qui déguisent, derrière un vocabulaire humoristique ou progressiste, des rhétoriques réactionnaires aux accents racistes.

 

 

Comment imagines-tu l’évolution des Désobéissants dans les 20 prochaines années?


La victoire ou la mort... vu où nous mènent le capitalisme etle réchauffement climatique qu'il engendre...

 

Un grand merci à Xavier Renou  :)

 

 

Clown activisme et artivisme, entartage, intrusion dans des centrales nucléaires, actions militantes dans des grosses sociétés complices de l’impérialisme... Le collectif des Désobéissants déborde de fantaisie et d'imagination pour titiller les injustices du système inégalitaire dans lequel nous vivons.

Je vous invite à jeter un petit coup d'oeil sur leur site ce qui, j'en suis sûr, donnera des idées à certain(e)s!!

 

 

Le lien de leur site : http://www.desobeir.net

 

 

Propos recueillis par Sacha

 

 

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Nous participons à l'exposition Love and Peace, organisée par le mouvement Respublica, à la galerie l'Antre de monde (40, rue Estelle, escalier du Cours Julien, Marseille), jusqu'au 31 janvier.

Le vernissage aura lieu le samedi 10 janvier à partir de 19 h.

 

 

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